Gaël Varoquaux

Mon 10 March 2003

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Un Week end à “Paradize”.

C’était le premier week end organisé par le club de l’année. Il y avait 120 personnes inscrites. Le départ a été un basard monstrueux. Il y avait une bande hétéroclyte d’ahuris se baladant au point de rendez-vous : des gros barraques crânant avec des vestes “Mountain Hardware” ou “The North Face”, ce qui les identifiait clairement comme des amerloques ; il y avait des minettes avec des sacs de couchages loués en jean blanc, et puis bien sûr les ahuris habituels : Danillo avec son T-shirt rentré dans son pantalon de survêtement, Adrian, qui avait mis une jolie chemise bleue, la présidente du club, Joe, qui fait une tête de moi et est deux fois plus large que moi… Des camionettes de location attendaient sur les cotés et finallement le bus est arrivé. La foule a commencé à faire la queue pour charger les sac dans les coffres. Pour ma part je n’étais pas pressé : j’avais plutôt envie de prendre une camionette que le bus. J’ai bien faillit ne pas avoir de place du tout : à force d’attendre il ne restait plus de place pour mon sac dans le coffres du bus (qui étaient chargés à en déborder), et je m’étais fait doubler pour les camionettes. Heureusement Adrian avait gardé une place pour ses bières, qu’il a bien voulu me céder. Je me suis donc trouvé à l’avant d’une camoniette bien spacieuse à coté de ce bon gros géant, avec derrière dix touristes, la pluspart américains, et douzes sacs empilés entre les sièges. Nous avons fait une escale avant de sortir de Dunedin pour charger un lecteur de CD et des disques. La propriétaire à dû sortir par la fénêtre pour aller les chercher, la porte étant bloquée par un tas de sac.

Adrian bien sûr ne prenait par la route la plus courte, mais la plus jolie : un détour par le nord de “Central Otago” vallait largement le cout. Derrière les américains buvaient du Gin qu’il mélangeaient à du Sprite, mais n’ayant pas de verres, le mélange devait se faire dans leur bouche. Au fond deux hollandaises observaient cela d’un air affolé tandis que Adrian et moi nous regardions d’un air amusé.

Nous avons traversé les collines de central Otago juste avant la tombée de la nuit. Ce paysage semi desertique parcouru de ravines était la raison de notre détour. Nous nous sommes arrété pour acheter à manger dans un pub surgi au milieu de nul par, où nous avons triplé la clientèle. Les locaux, des fermiers, étaient ravis de nous voir : un groupe des touristes américains les distrayait plus que le match de rugby hebdomadaire. Aprés une bière à la santé des locaux nous voilà repartis. J’avais évité les burgers, préférant des tartines de fromage sur le pain de je venais de me faire cuire.

Nous roulions depuis dix minutes quans Adrian quitte soudain la route principale pour pour s’engager sur un chemin de terre sinuant dans une ravine. Il se retourne pour annoncer le plus vieux pont de Nouvelle Zélande encore en activité. En effet nous nous engageons, roulant au pas, sur un vieux pont de bois traversant une gorge dont nos phares n’éclairaient pas le fond. Dix minutes aprés nous voilà de retour sur la route.

Nous sommes arrivé à Paradize vers minuit et demi. Quelques camionettes éclairaient une dizaine de gigantesques “fly tents” tandis que tout le monde s’afférait à étendre son sac de couchage sous une de ces bâches. J’ai pris mon sac et ai été m’étendre dans mon sac de bivouac un peu plus loin : pas moyen de m’entasser avec cette foule. Bien sûr deux heures plus tard les derniers arrivés plantaient une “fly tent” presque au dessus de mon sac de bivouac.

Le lendemain matin je pars avec vingts autres à l’assaut de “Turret Ridge” : 1300 mêtres de dénivelés, dont 700 dans une forêt qui dégénérait par fois en brousse. Mais au dessus de la “bush line” la progression à été encore plus dûre : une broussaille jonchés de “spagnard”, une sorte de cactus, nous empéchait d’avancer. Elle a progressivement laissé place à un pierrier. La pente était si raide que les pierres tenaient à peine. D’aucun prétende que cela permet de l’estime à 37 degrés. Elle s’étendait uniforme du chaque coté pendat quelques kilomêtres et débouchait directement sur l’arrête.

Nous nous sommes reposé sous un grand soleil, admirant la vue sur Paradise avant d’entamer la descente. Je n’étais pas pressé de redescendre alors je suis resté derrière avec les lambins. Au bout d’une heure de descente dans la forêt le groupe était complètement dispersé : il n’y avait pas de chemin, bien sûr, et il fallait se frayer un passage en écartant les arbres et en enjambant les troncs pourris qui jonchaient le sol. On ne voyait pas à vingt mêtres et nous regrouper n’a pas était une mince affaire. Nous avons même perdu un participant qui est descendu tout droit, passant à travers les plus horribles fourrés. C’est la que j’ai découvert que je commencais à aimer cette progression : je sautais littéralement dans la pente, utilisant mon élan pour repousser la végétation et m’aggripant avec les mains de chaque coté aux arbres pour me ralentir.

A sept heures nous étions en bas et de retour au camp pour un bon repas. Une fondue au chocolat était prévu mais le temps que l’on mange le reste il faisait nuit et nous avons décidé d’éviter un massacre.


Le lendemain matin les quelques fous de kiwis qu’il y avait sont allés se baigner dans un lac juste à coté. J’ai décidé d’en faire le tour. Il m’a fallut une heure pour arriver au bout du lac, soit deux kilomêtres. Il y avait une petite plage de galets où j’ai savouré la moitié de mon déjeuner avant de battre en retraite devant les sandflies. Pour finir mon tour de lac il m’a évidement fallut traverser une rivière, et je n’en suis pas tellement sorti plus sec que ceux qui avaient été se baigner. J’ai appris en rentrant que il y avait un pont un peu plus haut.

Pour le voyage du retour je m’étais réservé la même place qu’à l’aller, à coté d’Adrian mais j’ai accepté de la céder à l’une des hollandaise qui avait le mal de voiture. Cette fois Adrian a décidé de traverser une petite chaine de montagne non par la route mais par un chemin d’exploitation. Nous nous somme donc engagé dans une gorge qui montait vers la passe la plus haute de Nouvelle Zélande (certainement pas plus d’un millier de mêtres). Tous les kilomêtres une barrière bloquait la route et l’hollandaise était obligé de descendre pour l’ouvrir et la refermer derrière nous. En haut de la route une autre camionette du club nous attendais. Quand nous sommes arrivé ils ont démarré au quart de tour, nous laissans la route couvert d’un nuage de poussière. Adrian à cependant réussi à leur passer devant alors qu’ils ouvraient une barrière, leur rendant la pareille. Les pauvres camionettes de locations rebondissaient dans tous les sens sur le cahuts de la route que nous avalions à tout vitesse. Au bout de quelques barrières nous nous sommes organisés : la première voiture s’arrétait, ouvrait la barrière et laissé passer l’autre, puis fermé la barrière, récupérait son passager et repartait.

De l’autre coté des montagnes la route que nous avions quitté continuait paisiblement dans la vallée. A dix heures Adrian me déposait devant ma maison, me promettant que la prochaine fois que nous partirions ensemble la brousse serait plus épaisse.

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