Comité de l’intelligence artificielle: vision et stratégie nationale

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J’ai l’honneur d’être nommé au comité de l’intelligence artificielle du gouvernement Français.

La mission qui nous est confiée d’éclairer l’action publique autour de l’intelligence artificielle, une technologie qui peut impacter beaucoup d’aspects de la société.

Le comité comprend des experts de profils très variés, allant du jeune entrepreneur à l’économiste connu mondialement. La difficulté va être de considérer l’ensemble des liens entre progrès technologique et société. Nous allons chercher à dégager de la vision, rassembler beaucoup d’expertises d’acteurs différents sur différents sujets, appuyer nos projections sur l’état actuel des connaissances scientifiques.

Je ne partagerai pas les travaux du comité en avance de phase: il y aura un travail nécessaire pour établir du consensus, travail qui prend du temps.

Cette mission dépasse mon cadre habituel, celui de la recherche académique ou de la création de logiciels. Je fais cela parce que je crois que pour que la technologie ait le meilleur impact sur la société, il doit y avoir un va-et-vient entre la création technologique et les changements sociétaux. Si nous, scientifiques, décidons de nous concentrer uniquement sur notre travail académique et technique, nous perdons le contrôle de la façon dont la société adopte notre technologie; nous laissons ce contrôle aux personnes qui décident d’utiliser leur énergie pour agir, influencer, profiter directement de ces technologies. En tant que chercheur en sciences informatiques, travaillant à la fois sur l’IA fondamentale et sur les applications dans le domaine de la santé, je dispose d’une expertise qu’il est important d’apporter à la table. En tant que fonctionnaire, je pense que je peux et que je dois éclairer le débat : je suis moins exposé au risque de conflits d’intérêts, je suis payé par l’argent public pour être utile au public.

Ce travail n’est néanmoins pas une prise de position politique: je suis scientifique et non élu. Le pouvoir du comité n’est pas de faire les décisions politiques, mais d’informer du possible. C’est un travail de synthèse et de médiation.

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